Les derniers chiffres disponibles rendent compte d'une croissance de 7,7 % des droits perçus à travers le monde pour les créateurs audiovisuels

Les difficultés rencontrées dans d'autres répertoires et dans certaines régions laissent toutefois penser que les auteurs et réalisateurs ont toujours du mal à obtenir une rémunération équitable.

Selon une nouvelle étude publiée la semaine dernière par la CISAC (le plus grand réseau de sociétés d'auteurs au monde), les droits perçus pour le compte des créateurs audiovisuels ont augmenté de près de huit pour cent. Reposant sur les chiffres de l'année 2013, cette bonne nouvelle pour les auteurs et réalisateurs a toutefois été largement assombrie par la chute cumulée de dix pour cent des droits littéraires et dramatiques perçus à l'échelle mondiale. Le total des droits perçus dans le monde pour les auteurs dramatiques, littéraires et audiovisuels (DLV) parmi les quelque trois millions de créateurs représentés par la CISAC s'est élevé à 866 millions d'euros en 2013, ce qui représente une baisse de 10 millions d'euros par rapport à l'année précédente. Analysé plus en détail, ce chiffre reflète une situation disparate, tant sur le plan géographique que lorsqu'on s'intéresse séparément aux trois répertoires concernés. Les données montrent que le secteur évolue et que les distributeurs et régions les plus développés enregistrent de belles avancées. Ailleurs, cependant, la lutte des créateurs de ce secteur pour réussir à vivre de leur travail continue sans relâche.

Les difficultés spécifiques des auteurs et réalisateurs

Les créateurs des répertoires dramatique, littéraire et audiovisuels font face à des difficultés particulières liées à la façon dont leurs œuvres sont commandées et rémunérées, et qui les exposent tout particulièrement au risque d'être exploités. Pour commencer, un film, un roman ou une pièce de théâtre exigent un énorme travail en amont, et ces projets prennent souvent plusieurs années avant de voir le jour. Le seul revenu d'un créateur professionnel pendant cette période provient de l'utilisation et de la réutilisation de ses anciennes œuvres mais, tristement, c'est justement à ce niveau qu'ils sont le plus menacés par des négociations biaisées et une rémunération inéquitable. Ensuite, la distribution numérique des œuvres via le streaming, les livres électroniques, etc., s'accélère considérablement. Cette forme de distribution est largement saluée par les créateurs : elle leur permet non seulement de faire connaître leur travail auprès d'un public plus important que jamais auparavant et pourrait en outre faire disparaître l'une des principales causes de piratage en mettant les contenus à la disposition de tous ceux qui sont disposés à payer pour y accéder. Cependant, la rémunération des auteurs n'est pas toujours en phase avec ce que cette technologie permet. Or, l'immense majorité des créateurs de ce secteur étant des travailleurs indépendants, l'impact de cette situation sur leurs moyens de subsistance se fait sentir immédiatement.

Aujourd'hui, créateurs et distributeurs sont interdépendants et toute possibilité d'ignorer le point de vue de l'autre est révolue depuis longtemps. Nous avons besoin de solutions durables, qui permettent de distribuer efficacement nos œuvres auprès du public tout en fournissant de quoi vivre à ceux qui se trouvent au cœur même de ce secteur d'activité. La prochaine génération d'auteurs et réalisateurs doit être assurée qu'une carrière viable s'ouvre à eux si le monde souhaite continuer à profiter de leur travail.

Yves Nilly, Romancier, scénariste et Président de Writers & Directors Worldwide


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